Lu dans Clicanoo du 23 octobre 2007
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Sports
Dans la famille Chevy, je veux Ludovic
CLICANOO.COM | Publié le 24 octobre 2007
Parti à l’âge de 12 ans de la Réunion pour le pôle France de Poitiers, Ludovic Chevy, 24 ans cette année, est de retour depuis le mois d’août sur son île natale, après un exil qui l’a fait passer du Poitou, à Paris en passant par la Nouvelle-Calédonie et Montpellier.
Un “Chevy” peut toujours en cacher un autre. Quand Nicolas remporte le championnat de la Réunion 2006, c’est sa sœur Sandrine, vainqueur du Masters 2007, qui s’envole pour les Jeux des Îles, l’année suivante. Quand celle-ci revient de Madagascar le 22 août dernier, c’est son autre frère Ludovic qui fait son retour sur l’île. Le tennis, la famille Chevy l’a dans le sang. “Mais c’est sans doute moi le plus doué”, sourit Ludovic, pour faire rigoler son entourage. La blague n’est pas dénuée de bon sens. De 12 à 15 ans, Ludovic a fait partie des cinq meilleurs Français de sa génération avant qu’une première blessure au genou gauche ne lui coupe une première fois les ailes. Un an d’arrêt qu’il passe à ronger son frein sur les tables de kiné. Il quitte alors Poitiers pour le pôle France de Paris et reprend le chemin des courts de tennis. Six mois après sa reprise, son corps lâche à nouveau. Encore une histoire de cartilage. Sauf que maintenant c’est le genou droit qui le fait souffrir. Il doit repasser sur le billard pour pouvoir poursuivre son rêve. Il refuse. Cette fois-ci l’arrêt est définitif. Il ne percera jamais au haut niveau. Quel regard porte-t-il aujourd’hui sur ce parcours semé d’embûches. “Ola, ça fait bien longtemps que le temps n’est plus aux regrets. La page est vraiment tournée. Sur le moment il y avait forcément de la déception mais aujourd’hui je me dis que c’est une expérience qui est riche. Sans m’en rendre compte, elle a forcément déjà dû me servir. Elle a de toute façon forgé une partie de mon caractère”, assure Ludovic, sans aucune amertume dans la voix. Revenu sur l’île le 27 août dernier dans l’espoir de décrocher le concours de professeur des écoles après avoir raté deux fois le CAPES à Montpellier, il a repris le chemin de l’entraînement avec ses dalons du BOTC. Avec son frère et sa sœur aussi forcément. “Mais c’est vraiment juste pour le plaisir.” À ses yeux, le classement est anecdotique. “Ça fait 3 ans que je suis 1/6 et je ne cherche pas à faire mieux. En même à la Réunion il y a un côté sympa quand tu fais partie des mieux classés. Les gens viennent te voir, te posent des questions, c’est un peu étrange mais pas désagréable du tout”, lâche-t-il encore dans un nouvel éclat de rire. Mais il n’en fera pas plus pour autant. “Des week-ends dédiés à la compétition comme je l’ai fait pour le tournoi du TCD, il n’y en aura pas beaucoup. Mine de rien je n’ai pas pu bosser une seule heure pendant tout le temps où j’étais encore qualifié. Aujourd’hui, je n’ai que mon concours en tête”, assure-t-il sérieusement, avant de lâcher une dernière boutade. “Peut-être que si j’avais eu l’agressivité de mon frère sur le terrain et la rigueur de ma sœur, j’aurai pu continuer à jouer mais trois Chevy pour faire un joueur, c’est sans doute un peu trop.”
F.L