STÉPHANE BEEHARRY :ENTRAÎNEUR-JOUEUR DE BADMINTON : le refus

Admin Nombre de messages : 3518 Date d'inscription : 27/09/2006

a lire dans l'Express

source : http://www.lexpress.mu/display_article_sup.php?news_id=115498

Citation :: Article publié le Mardi 30 septembre 2008.

UNE-DEUX - STÉPHANE BEEHARRY (ENTRAÎNEUR/JOUEUR DE BADMINTON) :

« L’instance fédérale fait un tort énorme aux joueurs »

Nommé entraîneur des sélections seniors et juniors en septembre 2007, puis limogé sans la moindre explication, Stéphane Beeharry a été approché à nouveau par l’Association mauricienne de badminton (AMB) pour s’occuper de la sélection des moins de 14 ans. Mais il n’arrive pas à oublier « l’humiliation » subie et a rejeté la proposition.

● Vous avez été approché par l’AMB pour vous occuper de la sélection des moins de 14 ans. Peut-on connaître votre position ?

— J’ai tout simplement refusé l’offre.

● Peut-on savoir pour quelle raison ?

— Dans ma réponse à l’AMB, j’ai tenu en premier lieu à rappeler que j’ai représenté le pays dans de nombreuses compétitions internationales. Mon expérience du haut niveau est de ce fait indiscutable. J’ai également exprimé ma déception de la manière dont j’ai été traité après les Jeux de la CJSOI. J’ai reçu une lettre de l’association, à mon retour des Seychelles, m’informant que je ne suis plus responsable de la sélection junior. Et ce, sans aucune explication. Après cet épisode, il m’est difficile de faire à nouveau confiance à l’AMB. Je risque de subir la même humiliation dans quelque temps, même si les résultats sont probants.

● Pourquoi n’avoir pas réagi alors, quand vous aviez été licencié du poste d’entraîneur de l’élite, il y a quelques mois ?

— Le contexte était différent. Quand l’ancien président Ravin Sandrasagren nous avait confié (Ndlr : avec Vishal Sawaram) la sélection , il était convenu qu’on se retire à l’arrivée d’un entraîneur étranger. Ce qui est tout à fait compréhensible et c’est ce que j’ai fait quand le Chinois… a pris ses fonctions.

Toutefois, autant que je me souvienne, cette condition ne s’appliquait pas à la sélection junior. Avec Joseph Sookanah, nous avions commencé un travail axé sur le long terme. On connaissait les forces et les faiblesses des jeunes de cette sélection. Les résultats obtenus aux récents Jeux de la CJSOI sont d’ailleurs rassurants. Mais, même si l’entraîneur chinois a choisi de s’occuper également des juniors, je crois que j’ai les compétences requises pour l’assister à ce niveau.

● Selon vous, quelles sont les raisons qui ont motivé l’association à vous mettre à l’écart ?

— Je n’en ai franchement aucune idée. L’AMB n’a pas jugé important de me les communiquer.

● Et pourtant, on vous reproche, de manière informelle, d’avoir trop pris goût au voyage…

— Si c’était le cas, j’aurais tranquillement accepté la proposition de l’AMB. J’aurais eu certainement l’opportunité de voyager avec la sélection des moins de 14 ans. Mais pour être franc, les voyages ne m’intéressent plus. En tant que joueur de l’élite, j’ai eu la chance de participer à tous les grands événements planétaires que ce soit les Jeux Olympiques, les Jeux du Commonwealth, les championnats du monde, les Jeux Africains, les championnats d’Afrique et les Jeux des îles pour ne citer que cela. Ce n’est pas maintenant que je vais me battre pour les voyages. Par contre, je connais d’autres personnes dans le giron qui sont prêtes à tout pour obtenir une place au sein de la délégation à chaque déplacement.

● …on vous accuse, également, d’être l’instigateur de la pétition signée par les parents des joueurs pour contester votre limogeage…

— Je n’ai fait que rechercher l’opinion des parents des joueurs sur la position de l’AMB. Ce sont des adultes intelligents, je n’avais ni le pouvoir encore moins l’intention de les forcer à signer la pétition. Dommage que l’association l’ait mal pris car, après tout, nous vivons dans une démocratie où chacun a le droit d’exprimer son point de vue.

J’ai reçu une lettre de
l’association (...) m’informant
que je ne suis plus responsable
de la sélection junior. Et ce,
sans aucune explication.
Après cet épisode, il m’est
difficile de faire à nouveau
confiance à l’AMB.

● A vous entendre, on a l’impression que ce n’est pas le grand amour entre vous et l’AMB ?

— Il n’est pas question de grand amour mais de principe. Quand un travail est mal fait, il est tout à fait normal que l’on vous vire. Cependant, si vous êtes performant et que les résultats sont là pour le prouver, votre expulsion est alors injustifiée.

● En fin de compte, n’avez-vous pas l’impression de payer les conséquences d’avoir été le protégé de l’ancien président, Ravin Sandrasagren ?

— Je ne souhaite pas être le protégé de qui ce soit. Je veux tout simplement être reconnu pour mon travail.

● Mais n’y a-t-il pas vraiment d’espoir que vous reveniez sur votre décision et que vous acceptiez l’offre de l’AMB ?

— Je suis prêt à reconsidérer ma position à condition qu’il y ait un contrat en bonne et due forme. Jusqu’ici, l’association a toujours fait preuve d’un manque de professionnalisme flagrant, quand il a fallu recruter un entraîneur. Il n’y a eu que des accords verbaux. Ce qui explique la valse des entraîneurs. Et, souvent, ce sont les personnes licenciées pour faute de résultats qui sont appelées à reprendre la barre. Ce faisant, l’instance fédérale fait un tort énorme aux joueurs car il n’y a aucune continuité dans le travail. Ce qui explique les résultats médiocres ces dernières années.

● Ne craignez-vous pas que votre franchise ait un impact négatif sur votre carrière de joueur ?

— Etre joueur et être entraîneur sont deux choses différentes. En tant qu’entraîneur, je mène bataille contre ce que je considère immoral et injuste. J’espère que les dirigeants sauront faire le discernement entre les deux.

● Dernière question, quand s’arrêtera cette bataille ?

— J’avais fait part de mes griefs à l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, Sylvio Tang, sans cultiver pour autant de grands espoirs. Pour l’instant, je préfère prendre du recul et me concentrer sur ma carrière de joueur.

n.persand@lexpress.mu

Neeta PERSAND

Admin Nombre de messages : 3518 Date d'inscription : 27/09/2006

et dans le Mauricien du 02 octobre 2008

source : http://www.lemauricien.com/mauricien/index.html

Citation :: BADMINTON Entraîneur des U14

Stephan Beeharry rejette la proposition

Stephan Beeharry a décidé de rejeter la proposition que lui avait faite l'Association mauricienne de badminton (AMB) pour s'occuper de l'équipe des moins de 14 ans. Il a fait part de sa réponse à travers une lettre qu'il a remise vendredi dernier à la secrétaire administrative de l'AMB.

Destitué, dit-il, sans aucune raison apparente de son rôle de coresponsable de l'élite nationale juniors avec José Sookanah, le n°1 mauricien s'est dit écœuré par la manière de faire des membres de l'AMB. " J'ai refusé l'offre car j'ai été fort déçu de la façon dont j'ai été traité à mon retour des Jeux de la CJSOI, malgré les bons résultats de l'équipe mauricienne. J'estime donc que je ne peux refaire confiance à l'AMB. Même si j'ai obtenu de bons résultats comme entraîneur, je ne suis pas sûr de pouvoir garder mon poste. Je n'ai aucune garantie. Le comité ne tient donc pas compte de cela pour prendre une décision. À n'importe quel moment à l'avenir, on peut me dire qu'on n'a plus besoin de moi ", a expliqué Stephan Beeharry pour justifier sa décision.

Depuis qu'il a déposé sa lettre, il avoue qu'il n'a eu aucune réaction officielle de la part des membres de l'association, sinon qu'il a entendu dire que le président Mahadeven Yagambrum aurait laissé entendre qu'il s'attendait à ce qu'il n'accepte pas.

Depuis qu'il a été relevé de son rôle de responsable de l'équipe juniors, Stephan Beeharry avoue qu'on ne lui en a jamais donné les véritables raisons. Pour rappel, il a été remplacé dans la controverse par Annirao Dajee, qui épaule aussi désormais l'entraîneur chinois Zhao Gang au niveau de l'équipe seniors.

" J'aurais vu cela normal qu'on me demande d'aider le coach chinois étant donné que je connais bien les qualités et les faiblesses des jeunes. Avec José, nous travaillons avec eux depuis un an. Mais ce n'est pas normal qu'on soit évincés sans la moindre explication ", insiste-t-il. " Les médailles que nous avons obtenues aux Jeux de la CJSOI n'ont pas pesé lourd dans la balance. Et je pense que même si nous avions remporté l'or, cela n'aurait rien changé. Ils avaient déjà décidé de nous remplacer. C'est injuste et humiliant. "

Pour le moment, l'équipe U14 se retrouve donc sans entraîneur. Mais la situation devrait se décanter dans une semaine lorsque le comité de l'AMB se réunira pour décider de la marche à suivre, nous a confié le président Mahadeven Yagambrum. " On ne peut pas tout confier à Dajee. Mais on n'a mis personne dehors. On a seulement changé les rôles ", a-t-il déclaré.

Avec le prochain départ de Dajee le 10 octobre pour les Jeux du Commonwealth Jeunes prévus du 12 au 18 octobre à Puna, Inde, c'est Soopayah Veerasamy qui s'occupera entre temps des U14. Celui-ci s'envolera également par la suite en tant que team manager pour assister aux championnats du monde juniors prévus du 24 octobre au 2 novembre, toujours à Puna. Annirao Dajee était précédemment responsable des U14.

Mahadeven Yagambrum affirme également que le comité avait expliqué à Stephan Beeharry et à José Sookanah les raisons de ce changement. " Une explication a eu lieu un mois de cela en présence des parents. D'ailleurs, ce changement a été effectué suivant les engagements qui avaient été pris en septembre dernier par Stephan Beeharry et José Sookanah. Il était convenu qu'ils allaient se retirer une fois l'arrivée d'un coach étranger. Cet engagement ne concerne pas uniquement l'équipe des seniors, mais aussi celle des juniors. Car les deux équipes n'en font qu'une ", estime-t-il.

Reste que Zhao Gang aurait été fort étonné d'apprendre à travers les joueurs qu'Annirao Dajee n'avait jamais été un joueur de l'élite nationale dans le passé. Il aurait donc trouvé tout aussi étonnant comment ce dernier est devenu coach national des équipes juniors et seniors.

Stephan Beeharry n'a d'autre choix que de poursuivre sa carrière comme joueur. Mais depuis l'éclatement des conflits en avril dernier, suivis de la démission de toutes les instances de l'association de l'ancien président Ravi Sandrasagren, sans parler du récent épisode de la levée de bouclier des parents à l'encontre de la décision de réintégrer Dajee comme responsable de l'équipe juniors, l'ensemble des joueurs donne l'impression de s'entraîner parce qu'il le faut.

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» Badminton - AG du 29 juin 2008