lu dans l'Express dimanche du 1er octobre à Maurice
TENNIS DE TABLE – PORTRAIT
Aarti Gulrajani back to business
Aarti Gulrajani pratique le tennis de table depuis l’âge de 11 ans. C’est tout naturellement qu’elle fait un retour à ses anciennes amours après une pause en raison de ses études.
Aarti Gulrajani reprend du service après trois années sabbatiques. Quadruple médaillée d’argent aux 6es Jeux des îles de l’océan Indien en 2003, la pongiste, 23 ans, ne veut pas terminer sa carrière au plus haut niveau avec l’étiquette d’éternelle seconde sur le dos. Elle compte bien prendre sa revanche l’année prochaine à Madagascar, le pays hôte des 7es Jeux des îles, en août 2007.
N’empêche que la route vers Antananarivo ne sera pas de tout repos. Aarti Gulrajani en est consciente.
« Que ce soit chez les filles ou les garçons, le niveau s’est amélioré. Il faudra se battre pour avoir sa place en sélection », note-t-elle.
L’ancienne vice-championne de Maurice n’est peut-être pas au point physiquement – tout à fait normal après trois années d’inactivité. Mais son expérience lui permet, encore, de tenir la dragée haute. La preuve, elle s’était qualifiée pour les quarts de finale du Ravior Grand Port Open disputé au début du mois de septembre. « J’avais échoué face à Rabia Patel », précise-t-elle.
Aarti Gulrajani est alors approchée par l’entraîneur de la sélection nationale, Patrick Sahajasein, pour se joindre à l’élite du tennis de table local. C’est ainsi qu’elle reprend le chemin de l’entraînement. Comme pour donner raison à son mentor, elle devait, quelques jours plus tard, surprendre plus d’un en prenant la deuxième place au tournoi de Port-Louis.
« C’est difficile de renouer avec les entraînements après un si long repos. Mais cette deuxième place m’a donné du courage », confie la pongiste.
Son objectif dans l’immédiat est de se classer parmi les trois premières afin qu’elle puisse obtenir sa place en sélection en vue des Championnats d’Afrique qui se tiendront en novembre au Congo Brazaville.
Engagement
Aarti ne veut pas trop se faire d’illusion. « Je vais me battre pour être parmi les premières, mais le choix final reviendra à l’entraîneur », lâche-t-elle. Son objectif reste une place en sélection pour les Jeux indianocéaniques de 2007 à Madagascar et les Jeux d’Afrique qui auront lieu en juillet, en Algérie.
Si elle est revenue, ce n’est pas pour s’arrêter de sitôt.
« Je compte bien aller aussi loin que je peux. La dernière fois, j’avais arrêté à cause de mes études. En raison de mes engagements dans le sport, j’étais souvent contrainte à reporter certains de mes examens. Après les JIOI j’ai voulu une fois pour toutes compléter mes études. Mais entre-temps d’autres événements sont venus bouleverser ma vie. Le décès de mon père en 2004 m’a beaucoup affectée. D’autant plus que c’est lui qui m’avait encouragée à me lancer dans le tennis de table », raconte-t-elle.
Une fois ses études terminées, Aarti Gulrajani se joint à la rédaction de la MBC comme journaliste. Mais les contraintes du métier l’empêchèrent de renouer avec sa passion pour le tennis de table. « Je rentrais souvent chez moi après 20 heures. Je n’avais pas le temps de songer au ping-pong », se souvient-elle.
Mais depuis qu’elle a rejoint l’équipe du département des ressources humaines à la British American Tobacco (BAT), elle a beaucoup plus de temps pour elle. Néanmoins, dit-elle, « le travail dans le secteur privé est très exigeant». « Même si les horaires sont plus souples, je termine souvent le boulot à 17 heures. Mais mon chef direct, Mme Lingchetti, a bienveillamment accepté que je me rende aux entraînements trois fois par semaine. Je tiens à la remercier pour sa compréhension », fait-elle ressortir.
Son retour à l’entraînement est bien accueilli au sein de l’Association mauricienne de tennis de table (AMTT).
« Aarti est un bon élément. Avec son retour en sélection, la compétition chez les filles sera définitivement plus rude. Cela permettra de rehausser le niveau de jeu chez les dames », estime le secrétaire de l’AMTT, Didier Hao Thyn Voon.
C’est à l’âge de 11 ans qu’Aarti Gulrajani fut initiée au tennis de table par son père. Suite à son succès aux Jeux de l’Avenir et ceux de l’Espoir, elle intègre vite le centre de formation dirigée alors par Rony Ng, Ravi Bhurtun et Patrick Sahajasein.
En 1999, elle fait son entrée au sein de la sélection nationale. Elle devait, l’année suivante, remporter deux médailles de bronze (double dames et par équipes) aux Championnats d’Afrique juniors qui s’étaient tenus en Afrique du Sud. Elle devait enchaîner avec sa victoire au tournoi de la Zone 7 qui s’était tenu aux Seychelles.
En 2001, elle s’affirma chez les seniors en remportant plusieurs compétitions. Malgré ses nombreux succès sur le plan local, il lui manque quand même un titre, celui de championne de Maurice. « Je vais essayer de me rattraper », lâche-t-elle en souriant.
Aarti a tenu à remercier sa mère ainsi que Rajessen Descann pour leur soutien.
source :
http://www.lexpress.mu/display_news_dimanche.php?news_id=73431